La Sadhana est la pratique quotidienne du yoga. A travers cette régularité, on développe son autodiscipline pour mettre au travail son mental
et son corps, au service de son esprit, et de son infini potentiel. La Sadhana la plus puissante est celle du matin* : avant le lever du jour, tout est calme et l'inclinaison entre le Soleil et
la Terre est idéale pour les énergies à utiliser et à développer lors de cette pratique. C'est la meilleure introduction à la journée, que l'on puisse s'offrir. Le simple fait de se lever plus
tôt, en combattant son égo paresseux, avec la volonté de pratiquer, est un gros travail sur le contrôle de notre mental, et donc sur le développement de notre conscience. Chaque jour où la
Sadhana est effectuée est une victoire.
La Sadhana peut se pratiquer seul ou en groupe. Seul, elle nous permet de travailler sur notre conscience propre, en mettant en oeuvre toute notre volonté. En groupe, elle
offre en plus la possibilité d'harmoniser les volontés et les états de conscience individuels, et de les transposer au collectif. Les énergies s'équilibrent et s'enrichissent mutuellement. Une
personne traversant un moment ombragé de doutes ou de douleurs est rattrapée par d'autres énergies plus claires et plus saines, au même instant. Les champs magnétiques fusionnent et forment une
aura de groupe. Cela induit, à la fin d'une sadhana, une communication plus intuitive entre les personnes y ayant participé.
La personne qui guide une sadhana de groupe pratique le plus possible les exercices avec les autres.
Au début de l'engagement dans cette pratique, la Sadhana peut être vécue comme une obligation pratiquement
dépourvue de sens. Notre ego résiste pour préserver son confort, en tentant de nous persuader que c'est un sacrifice inutile. Mais relativement vite, grâce à la pratique elle-même, le mental peut
se neutraliser et considérer positivement l'élévation de la conscience, qui est générée. On appelle cette phase Aradhana. Le subconscient et l'égo lâchent prise petit à petit et la
pratique n'est plus perçue comme un fardeau, c'est une joie. Mais Aradhana est constituée de paliers plus ou moins nombreux. A certains niveaux de conscience atteints, nous nous reposons
en nous contentant de cet état. Le subconscient reprend alors tout doucement le dessus. La démarche n'a plus la même motivation, et la stagnation peut entrainer un plus grand risque : le recul.
Il faut alors retrouver les intentions de départ pour continuer à avancer de manière constante.
Lorsque ce travail sur le subconscient est accompli, Aradhana est passé et la démarche devient neutre, naturelle et donc infinie, c'est ce qu'on appelle Prabupati. Il n'y a plus de
conflit possible avec l'ego. La conscience a atteint un niveau universel, et tout peut être vécue dans l'harmonie, la compassion et le pardon inconditionnel. La
motivation pour la pratique vient directement de l'âme.